Moi et la mère au foyer qui est en moi... Dr Jekyll and Mr Hyde

Avant d'être maman, avant d'avoir essuyer pleurs dramatiques pour cause de "j'y arrive pas"... "mais qu'est ce qu'il a bordel" et compagnie, avant d'avoir tâter de très prêt le temps de la reprise du travail... je pensais qu'être maman au foyer était une chance immense, un bonheur sans nom mais ne voyais pas réellement ce qu'il retournait de ce "métier" si spécial (mis à part le manque de reconnaissance et de rémunération)....

J'écris tout ceci avec un petit loup de 86 jours dont les cris retentissent dans le babyphone...(cool zen... je ne dois pas céder, il faut qu'il pionce !)

Mais maintenant, voilà je rime avec maternité, mère au foyer (enfin en congé surtout) et ambiguïté......

- j'adore cette nouvelle personne en plein essort que je suis en train de devenir... maman....
je me lève chaque jour avec la seule occupation (vite dit hein) et préoccupation que le bien être de mon bambin... mais rien est prévisible, ni acquis de surcroit... Un jour le levé est à 10h et le lendemain à 7h30, pour qui pour quoi, on n'en sait rien.... un jour la sieste se passe sans emcombre et le lendemain on vit dans les pleurs toute une journée...
et puis quand tout semble rouler (un levé entre 8h30 et 9h30) des bibs à heures fixes, des siestes maitrisées... paf voilà que monsieur décide de tater le terrain pour faire ses nuits (je dis tater car bon rien est acquis j'ai bien compris) et on recommence de zéro : les horaires des bibs changent, on arrive en fin de journée et il n'a vraiment pas bu ce qu'il devrait prendre, il est crevé car j'ai pas su repérer à temps les signes de sommeil et donc la sieste fut loupée etc.... et la maman limite un peu "wonder" se remet en question, doute, tremble avec une boule au ventre. Comprendre syndrôme de la mauvaise maman.....
Bien évidemment s'il n'y avait que cela, ça irait.... mais s'ajoute à cela la fatigue des nuits coupées depuis 3 mois, le ménage, le repassage, la cuisine, la gestion administrative du foyer, les rendez-vous médicaux de la famille, les courses, les visites impromptues au mauvais moment, et là la gestion du foyer relève du parcours du combattant et chaque jour est un réel challenge...
Challenge qui consiste à arriver à 18h30 (heure d'arrivée de monsieur du taf) avec une maison qui tient la route, un bébé douché ou en cours de douche, un repas au four, une table mise, et et une maman fraîche et dispo pour écouter les tribulations tafesques de son homme !!!
franchement, en toute sincérité, c'est un véritable défi et le pire c'est que c'est grisant ! oui j'adore cela ; arrivée le soir une fois le bébé couché et mon séant posé (avachi) dans le canapé me dire "punaise, aujourd'hui ma fille tu as fait tout cela et en prime tu as dansé sur Emilie Jolie pour ton trésor qui s'est éclaté, tu lui as lu sa première histoire.....Et tu lui as vu tel et tel progrès, chose qu'il ne faisait pas hier encore... oui tu étais là pour tout cela... cela valait le coup de mouiller sa chemise, de faire preuve d'autorité pour sa sieste etc...."
et c'est comme cela que l'on voit que les mères au foyer ont vraiment du mérite tout autant que de la chance

(bon ça c'est le côté rose bonbec)

- car mère au foyer c'est mettre sa vie sociale entre parenthèse... le soir mis à part parler de bébé et de ses prouesses ben il n'y rien de palpitant à raconter à son homme.... la fatigue te fait plus vite sortir ton pyjama pilou-pilou que ton 3 pièces sexy..... (d'ailleurs hum glamour ces poils aux pattes !).... Les jours down où bébé décide de t'en faire baver à coup de pleurs inconsolables, de maux de ventre compris trop tard, de biberons éclabousseurs, et j'en passe tu te sens minable, au bord du gouffre à espérer que demain le ciel sera dégagé.....
Les jours de sortie pour médecin où tu fais le poireau en salle d'attente une heure avant que ce soit ton tour avec un bébé qui pleure pour cause d'impatience... le tout sous une pluie battante (merci l'hiver à la con).... Les jours où tu n'arrives même pas à poser pour manger calmement une platée de nouilles où tu te retiens d'aller aux toilettes par peur de réveiller bambinou (que tu as mis 3 plombes à endormir)...
Les jours où tu te sens dépassée moralement d'un rien, et que tu te retrouves à penser "vivement la rembauche bordel de merde..." les jours où tu envies ton conjoint de sortir bosser chaque jour revenant avec des anecdotes...

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et pourtant bordel de merde qu'est ce que j'ai mal au ventre depuis deux jours en continue à l'idée de rembaucher....