mardi 15 avril 2014

La blessure

moi qui suis ressortie "victorieuse" il y a près de 5 mois de la pma

moi qui inconsciemment pensais que j'avais pansé quelques blessures en 9 mois d'attente et la chance de tenir chaque jour la chair de ma chair au creux de mes bras

le reportage des Maternelles d'hier a été une véritable vague anxiogène pour mon psychologique a priori très très fragile...

Bien sûr je ne devrais pas me plaindre, je suis maman

Bien sûr je n'ai pas le droit de me plaindre, je suis de "l'autre côté du miroir" ..... et pourtant....


Comment ont-ils pu tourner un reportage où le couple apparait insouciant limite inconscient avec le sourire aux lèvres, un gynéco qui, dans un bureau hypra moderne et accueillant, en expliquant les piqûres quotidiennes trouve le moyen de dire "c'est simple" (ce type de bureau est rare franchement et on traverse bien plus de pièces lugubres que de grands bureaux brillants) ?????

Et pourtant...malgré cette mascarade j'ai eu si mal...mal sur toutes ces années passées ; mal de me prendre dans la tronche que je n'ai rien oublié même avec un amour de bébé souriant dans les bras....
Mal de comprendre (je le sais pourtant très bien) que si je veux un second enfant il va falloir repasser par là...les piqûres, les échos, la course, les baffes, les défaites.... (et le tout avec un enfant à charge qu'il conviendra de protéger du stress, des disputes...)...

Mal d'être à la fois vainqueur et pourtant de se sentir toujours perdante... de cette normalité que la vie nous a refusé....

J'ai au fond de moi une plaie béante ; qui se fait silencieuse et discrète mais qui pourtant suinte toujours autant malgré tous les progrès accomplis ces derniers mois dans mon foyer

je ne sais pas si je serai capable de recommencer toute cette bataille pour un second enfant, mais aujourd'hui j'ai la certitude que je serais toujours nostalgique de cet état de fait qui est le mien... et j'ai en prime la frousse de (re)connaitre encore cette douleur à l'annonce des prochaines grossesses pour un second enfant... me transposant inexorablement et me confrontant à la réalité qui est mienne, qui est nôtre....


La maternité ne me guérit pas....

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