mardi 28 juillet 2015

De la singularité de la grossesse

J'ai cette chance inouïe de vivre une seconde grossesse ; là où cela est et demeurera naturel pour certaines, cela relève chez moi tout autant du miracle que la première et pourtant mon état d'esprit lui est complètement différent de celui connu lors de ma première grossesse (vous me suivez ?)

Tout d'abord quand j'ai su, puis assimilé que j'étais enceinte, j'étais mêlée entre la joie (évidente, certaine et indescriptible) et l'impression d'avoir toujours été enceinte.... cette seconde grossesse a débuté 16 mois après mon accouchement et tout ce que je vivais (toxo, écho de datation, déclaration de grossesse...) je l'assimilais non pas à ce nouvel être en devenir mais à cette précédente grossesse pas si ancienne que cela...
je ne m'attendais pas du tout à ressentir cela ; comme si je n'avais pas encore "ranger" au rayon des souvenirs ma première grossesse.

Il m'a vraiment fallu du temps pour bien séparer les événements liés à la grossesse de mon fils et à cette grossesse en cours...

Les angoisses et les certitudes sont aussi totalement différentes... bien sûr que je flippe chaque jour à l'idée que mon col puisse me refaire un sale coup... (j'ai tellement envie de vivre normalement, travailler jusqu'au bout), mais mes questions sont plutôt sur le "après" : comment va-t-on arriver à gérer deux enfants de 25 mois d'écart, tout en bossant tous les deux à plein temps ?" (alors que c'est ce que font des millions de français chaque jours, je sais !) ; comment ne pas délaisser le premier qui sera si petit encore pour un nouveau né qui forcément aura besoin de nous énormément ? comment gérer les sommeils de chacun des membres de ce foyer en devenir ?
La certitude ? on sait qu'on va en chier ! on n'est plus dans le rose bonbon de la première naissance où tout le monde s'efforce de nous vendre du rêve en barre..... les coliques du nourrisson c'est lourd à porter, les visites mensuelles chez le médecin qui tombent inexorablement au moment où enfin le bébé a décidé de pioncer on connait ; les nuits sans sommeil, la détresse des hurlements liés aux premières fièvres, les visites chiantes à mourir de la tante Berthe qui déboule pile poil au moment où on compte PIONCER à 15h car on n'en peut plus mais alors plus du tout...on a donné....

La relation au temps est complètement chamboulée.... je sais encore à combien de SA je suis mais quand arrive le vendredi, le même refrain dans ma caboche "ah encore une semaine de terminer ? déjà ?pfffiou !" "merdouille dans 2 semaines je suis à la moitié de la grossesse ? quoi ???"...  pas le temps (ni le besoin) de lire l'évolution de bébé semaine après semaine dans mon livre acheté il y a deux ans....  non ce qui m'importe c'est que mon fils malade guérisse vite... qu'il mange correctement pour reprendre du poil de la bête...le reste doit suivre, point.

Figurez vous qu'à ce jeu, on a forcément très peu de photos de cette seconde grossesse, là où j'avais un catalogue déjà plein pour mon fils....

Le rapport au monde de la puériculture est très différent aussi... je ne mate plus les sites à l'affût des dernières tendances en matière de porte bébé, lit parapluie and co....
on a la base forcément... ensuite je sais ce que je veux en plus pour cet enfant à venir... je veux tester le cocoonababy et la couverture magique (cf le chapitre terrifiant des coliques du nourrisson pour bébé 1), je veux me trouver une écharpe de portage qu'enfin je maitriserai et..... et c'est tout !

la question existentielle demeure : doit-on acheter un second lit de bébé (60x120) ; fiston dort toujours dans le sien... et je me vois mal le lui enlever ...il s'y sent bien... mais en acheter un second sera utile sur 9 mois environ car viendra forcément très vite le jour où il deviendra incontournable de le mettre dans un lit de grand....

Voilà... en clair d'ici la naissance, à part investir dans 3 articles, résoudre le problème du lit et faire la valise de maternité c'est tout ! bien évidemment il demeurera les achats plaisir tel que le doudou mais pas de quoi investir une grossesse telle que connue il y a deux ans...

le rapport à l'alimentation (ah ah) : je ne suis toujours pas immunisée contre la toxo ; c'est un fait... mais c'est beaucoup moins perturbant pour moi qu'il y a deux ans.... alors bien évidemment je ne mange pas directement mes fraises dans le jardin...mais j'en mange ! là où je m'interdisais tout produit non cuit il y a deux ans telle que la tomate, la fraise... là où j'ai abandonné pendant 8 mois la salade verte cruellement... eh bien je peux vous dire que je me rattrape ! je lave scrupuleusement certes, mais je mange ! je vis beaucoup moins dans la frustration et la peur...

l'expérience de la première grossesse, d'être déjà "passée par là" permet de mieux appréhender les changements physiques et psychologiques et d'être moins nombriliste... je ne sais pas ce qui est le mieux et ne le saurais sans doute jamais.... je ne sais pas de quoi sera fait demain, mais tout en tant moins obnubilée par cet état en devenir, j'ai le sentiment de le vivre pleinement... naturellement, comme il se doit, enfin...

serait-ce le sentiment aussi que cette grossesse sera la dernière qui aide à mieux remettre les choses à leur place ?

lundi 20 juillet 2015

la victoire de l’échec....

Je rejoins par ce post le club très privé de Pile ou Face..... je suis enceinte....17sa.....voilà c’est dit.....

Coup de bol, oui vraiment....

Au commencement de tout : un échec....minime me direz vous....mais qd on est dedans on ne le voit pas du tout pareil.....

Mars dernier, le 6....rendez-vous au centre pma le dossier sous le bras.... tous les exams ont été faits..... les accords au labo signés.... le mental oscille entre espoir et trouille.....
Il faut aller vite, le centre ferme début avril.... je change de boulot début juillet....nous savons que nous ne pourrons faire une voire deux tentatives avant ces échéances et qu’ensuite il faudra sans doute patienter jusqu’à l’an prochain....

Le 7 mars début du duphaston..... le 25 premier contrôle écho/pds.....le 27 rien ne va plus..trop de réponse.
Le 30, la stim est définitivement trop forte....3follicules quasi matures....pour une IAC ils refusent..... l’appel de la sage-femme m’annonçant la nouvelle au lieu de me rendre malheureuse me fait entrevoir un espoir..... je n’ai pas envie d’écouter les recommandations d’abstinence.....
J’en parle à l’homme......poussant même le vice à lui proposer une piqure supplémentaire de gonal pour "annuler" le blocage par l’orgalutran les deux soirées précédantes.....ok

Test de grossesse le 17 avril négatif....ok on a tenté, on a perdu......

Je vous passe les détails....mais après quasi un mois à ne pas me sentir bien.....à pioncer toutes les après midi lors des nombreux ponts de mai.....et finir avec un mal d’estomac comme jamais ressenti, je refais en douce un autre test....entre le passage d’aspirateur et de serpillère.....positif.....un second....positif.....un troisième le lendemain....positif....

Je saurais 6 jours plus tard que je suis enceinte de 8,5sa.... rien que ça...... le test d’avril a juste dû foirer ou jeté trop vite à la poubelle.....

17 sa à présent......
Rien est gagné, je le sais..... mais tout est différent d’il y a deux ans..... mais je reviendrai pour vous conter tout cela.....