mardi 26 mai 2015

La PMA pour un deux, ça change quoi ?

Quand la galère finit un jour par aboutir sur un test positif, une grossesse évolutive et la promesse de jours meilleurs, on se sent fort de quelque façon que ce soit face à la nature....
On l'a vaincue... on en a chié mais on y est arrivé, enfin.....

Plus la grossesse s'écoule plus la PMA s'estompe, inexorablement...non pas la douleur qui je pense sera là à vie d'une manière ou d'une autre... mais dans le quotidien, la vie, l'espoir ont pris l'emprise sur les mois ou années à déambuler dans les couloirs des hôpitaux et autres laboratoires en tout genre.

La naissance provoque ce chamboulement si intense que l'espace de quelques semaines on oublie tout... l'attente, la galère... régi par le bonheur, les nuits sans sommeil, le stress d'une mauvaise prise de poids du bébé, l'allaitement, les coliques..... et ce sentiment de VICTOIRE....

Mais hélas, bien assez vite l'ombre de la Pma refait surface... l'envie d'une famille comme on en a toujours rêvée.... la perspective du parcours à refaire.... les embûches prévisibles et aussi l'envie de protéger et de profiter de ce premier enfant bien réel et si innocent de tout cela.....

Alors qu'on s'était imaginé sorti d'affaire, victorieux, le constat est sans appel, il faut y retourner.... décrocher son téléphone ; redire ces choses si longtemps mises au placard (pma, écho, prises de sang, spermogramme...) ; jongler avec un emploi du temps un poil plus compliqué qu'avant, quand on était "que" deux....

Alors qu'on s'était imaginé (à tort) que le parcours pour un second serait plus doux, puisque l'on est déjà parent

Alors qu'on osait penser que le temps aurait pansé certaines micro blessures

le constat est sans appel, pour nous, la pma pour un second, cela ne change rien ; mais alors rien du tout....

certes l'excitation du premier rendez-vous au centre est ultra positive ; prendre alors conscience que ça y est on repart... pour de vrai, ensemble.... comme des aventuriers unis et plein d'espoir mais.....

Le soufflé retombe vite.......

Toujours de sentiment d'injustice, de ne pas être maîtres de nos corps ni de notre vie... de ne pas pouvoir "choisir" quel écart auront potentiellement ces deux enfants ; de devoir encore et toujours subir les traitements, les retards des médecins, les congés scalpés pour cause d'échos..... de toujours devoir se justifier sur ces absences au travail....

Cette amertume au fond de son cœur et cette culpabilité de ne pas être sûr d'être en mesure de donner un frère ou une sœur à notre enfant

Et puis les questions de l'entourage qui restent les mêmes.... celles auxquelles parfois on n'a même plus envie de répondre parce qu'on est fatigué parce qu'on ressasse toujours les mêmes plaintes et les mêmes douleurs

rien ne change car le combat reste le même ; celui de vouloir un enfant et d'avoir besoin d'aide pour y arriver.....

et pourtant il faut foncer !

ceci n'est que mon ressenti.... d'autres pmettes ne ressentiront pas forcément la même chose